Je ne pensais jamais écrire sur ce sujet en particulier un jour. On avait déjà vu précédemment la place de l’IA au cœur du SEO, avec notamment la conclusion qu’il s’agissait d’un bon serviteur mais d’un mauvais maître. Seulement voilà : aujourd’hui les contenus du web sont envahis de ces essais, souvent de faible qualité. Je vous propose donc aujourd’hui un sujet concentré sur comment limiter la casse en produisant une rédaction de qualité (au moins passable) avec l’Intelligence Artificielle.
Google et son algorithme de positionnement vis-à-vis de l’IA
Ce que dit le Géant Américain de l’IA
On l’avait déjà vu dans l’article cité en introduction, mais en soi Google n’est pas un anti-IA. La firme de Mountain View a même publié une page dédiée précisément pour ce cas, où elle mentionne : « Chez Google, nous croyons depuis longtemps à la puissance de l’IA pour transformer la capacité à fournir des informations utiles.« . Logique, en soi si vous reprenez des informations pertinentes et véridiques, personne ne vous traquera pour savoir s’il s’agit de ChatGPT ou non. La filiale d’Alphabet se permettra même d’ajouter ceci :
Traduction : ne publiez pas en masse pour espérer vous positionner quelque part, mais si vous faites ça proprement, y’a moyen de moyenner.
« Génial, ça veut dire que je peux produire des contenus à la masse, où je les relis en 5 minutes, et c’est gagné ? » non. Déjà, Google dit valoriser (et favorise par extension) les contenus reprenant les guidelines EEAT. Comme on va le voir dans la pratique, c’est encore une autre paire de manches.
Dans la pratique
Premièrement, le truc, c’est qu’un contenu qui n’est pas favorisé n’ira pas chercher la 1ère place (sous réserve de compétition viable). On avait déjà vu brièvement ce graph lors de l’autre article sur le sujet introduit au début de cet article, mais une belle plume humaine marchera toujours mieux que de l’IA, même bien revue.
Test pour savoir, sur un mot-clé inventé, qui ranke le mieux de l’Intelligence Artificelle ou de la plume humaine. La meilleure place d’un contenu IA est 3e, avant d’occuper la 6e place (ce qui est notable ceci dit).
Deuxièmement, certes Google fait part de belles paroles en incitant à bien réécrire ses contenus pour apporter de la pertinence, mais il ne mentionne pas les éléments pouvant apporter du négatif au référencement des contenus. Pourtant ils ne sont pas nouveaux : la suroptimisation, le manque de valeur ajoutée pour l’utilisateur, le contenu quasi-dupliqué (eh oui, vous n’êtes pas le seul à utiliser l’IA)… Des pratiques reprises dans pratiquement tous les outils IA (ChatGPT, Claude et Gemini ne sont pas épargnés…) comme on va le voir de suite.
Les tocs à bannir de ses rédactions ChatGPT
Paraphrases à tout va
Jamais, au grand jamais, ne donnez un trop grand nombre de mots à écrire à l’IA par rapport à votre sujet. Quand cette dernière est à cours d’information, au lieu de chercher des nouvelles sources de valeur ajoutée, elle préfèrera radoter et reprendre des généralités.
Mais le problème, c’est que notre cher ChatGPT en fait également même sans pression d’un quelconque nombre de mots à remplir. Personnellement, je supprime tout simplement ce genre de paraphrases, autant laisser place au vrai contenu à valeur ajoutée.
ChatGPT aura tenu… 2 phrases.
Suroptimisation abusive
L’IA n’est pas un spécialiste du référencement naturel. Tout ce que vous pourrez demander sur le ton ou avec l’expertise d’un « expert SEO » et en donnant une expression visée résultera d’une belle suroptimisation de votre contenu. En d’autres termes, au lieu d’avoir un beau champ sémantique, vous vous retrouverez avec votre mot-clé pratiquement à toutes les lignes. Un bon moyen de ne pas se positionner et en plus, par extension, d’apporter du négatif au positionnement entier d’un site.
Je suis sûr qu’en 2015 ça aurait marché. Pas aujourd’hui malheureusement.
Rester neutre comme la Suisse
Mes excuses pour la forme si mes lecteurs helvètes lisent ces lignes, le point que je veux soulever est surtout qu’en général, ChatGPT ne prend jamais partie sur ses recommandations.
Imaginez si on s’appelle ensemble pour discuter de votre projet SEO, et que je vous disais « Ah oui on peut faire ça, ou ça, ou encore ça. Mais il faut que vous choisissiez ce qui vous correspond le mieux ». À un moment, si vous faites appel à mes services, c’est pour recevoir mes conseils de spécialiste en la matière, si moi-même je ne recommande rien je perdrais toute crédibilité ! Plus le sujet est pointu, plus il vous faudra donner des recommandations pertinentes aux utilisateurs, ou alors prendre le temps d’expliquer dans quel cas quelle solution est viable.
Encore plus vague que l’océan
Au-delà de mon titre pas si incroyable après mûre réflexion, le point que je veux mettre en avant est qu’il est difficile d’entrer dans le détail et la précision avec ChatGPT, Claude ou encore Gemini, qui reste très basique sur ses informations. Regardez l’exemple ci-dessous : n’importe qui, n’y connaissant rien au domaine, vous donnerait à peu près les mêmes conseils.
Ceci dit, l’arrivée du volet GPT-4o chez Open AI corrige un peu ce tir sur certains domaines, avec des informations d’un niveau plus avancé. Par contre, certains secteurs sont toujours aussi délaissés…
Sur cet exemple, remplacez « serrurier » par plombier. Une différence ?
Des tournures similaires
Il s’agit, en toute honnêteté, du seul point où je n’ai pas d’informations concrètes sur un possible bénéfice / risque au niveau SEO. L’IA reprend certaines tournures bien précises assez fréquemment. Pour un peu que vous utilisiez ChatGPT, je pense que vous allez les repérer rapidement sur cette capture ci-dessous.
Le comble de l’ironie.
Alors comment rédiger avec l’Intelligence Artificielle pour le SEO ?
- Remplacez la suroptimisation par du champ sémantique.
- Accommodez les informations basiques de votre recommandation personnelle.
- Pensez 1 phrase = 1 valeur ajoutée.
- Ajoutez vos expériences personnelles et votre retour dessus.
- Faites preuve d’un esprit critique.
- Utilisez (à bon escient) des termes techniques de votre domaine d’activité.
- Incorporez des informations avancées issues de vos propres recherches ou connaissances.
Conclusion
Comme on l’a vu sur la dernière checklist, pour bien écrire avec l’IA… il faut quasi tout revoir en fait. Les modèles existants ne sont pas faits pour la rédaction SEO, et sans relecture, sont davantage à risque pour votre positionnement qu’une source d’optimisation. Et même si vous revoyez tout, vous serez sans doute dépassé par un rédacteur expert sur le sujet.
Est-ce viable pour le référencement naturel d’écrire avec l’Intelligence Artificielle ? Selon les situations ça peut être intéressant, par exemple pour du contenu Netlinking. Ça reste un gain de temps (et parfois d’argent) non négligeable. Mais pour autant c’est loin d’être l’idéal pour chercher la top position sur des sujets concurrentiels. Si ça peut vous intéresser, en tant que consultant indépendant spécialisé en SEO, je travaille avec des rédacteurs écrivant à la main et spécialisés sur le sujet travaillé.
Personnellement, je vois ChatGPT et les autres outils IA comme une opportunité de dépassement sans forcer. Tout le monde répète la même chose, mais au final c’est celui qui ira au-delà du basque et offrira le plus de valeur ajoutée pertinente qui gagnera, car il n’y a qu’une seule première place sur Google.